« Avec la dette, on n’a pas le choix, maintenant faut se serrer la ceinture pour rembourser ! »
Question posée par Martine - Répondu le 04 novembre 2011, 18 contribution(s)
Mots clés : dette, Union européenne, économie
Réponse de l'argumenataire :
La dette est un prétexte !Cette histoire de dette a surtout une visée politique : dans tous les pays européens, on cherche à nous faire avaler des plans d'austérité sans précédent. C'est la dette qui est le prétexte à remettre en cause la retraite à 60 ans pour la reculer à 62, bientôt 67 ans. C'est le niveau d'endettement qui exigerait que nous réduisions les dépenses sociales, les postes dans les services publics. C'est encore la dette qui expliquerait qu'on demande aux salariés d'accepter des baisses de salaires. La dette sert d'abord de prétexte aux néolibéraux pour dérouler leur programme de casse sociale.
Avec un peu de recul, on s'aperçoit aussi que cette dette a été organisée depuis plus de 30 ans par les économistes libéraux et les gouvernements qui les ont écoutés. Depuis les années 1980, on a consciencieusement réduit de façon drastique les recettes de l'Etat. Chaque année, de nouveaux cadeaux fiscaux aux plus riches sont votés, on défiscalise de nouveaux placements pour plaire aux agences de notation et aux patrons du CAC 40. En 30 ans, ils ont ainsi réussi à appauvrir l'Etat : la dette, c'est la faillite organisée par les libéraux et dont ils sont responsables. Et maintenant, ils nous dictent la casse de nos services publics et remettent en cause nos droits sociaux. Plutôt que de réduire les dépenses, il faut tout simplement augmenter les recettes !
Ils organisent la panique !
La dette représenterait 1800 milliards, un chiffre à faire pâlir tout citoyen, qui peut concevoir de tels ordres de grandeurs ? Ils en rajoutent une couche, en nous disant qu'elle représente 85% du PIB c'est-à-dire de l'ensemble des richesses nationales produites en un an. Mais ce qu'ils oublient de nous dire, c'est que ces 1800 milliards, il faut les rembourser sur 7 ans ! Finalement l'Etat n'est endetté qu'à hauteur de 12% du PIB... Et ça, comme dirait mon voisin, c'est rien ! Quand on emprunte pour acheter un logement, on s'endette généralement à 30% de ses revenus !
Donc au final, rien de grave... Ils veulent nous faire croire que l'Etat n'a plus aucune marge de manœuvre alors que ce déficit n'est pas si lourd et que l'Etat a encore des ressources et une vraie capacité d'action. Pas besoin de mettre en pratique le programme des libéraux pour l'affaiblir plus encore !
Leurs "plans d'aide" ne font qu'empirer les choses
Au lieu de nous sortir d'affaire, les plans proposés par Merkel et Sarkozy ne font que plonger plus encore l'Europe dans le rouge. Ils sont prisonniers de la logique économique libérale qui a présidé à la construction de l'Union Européenne et à la mise en place de l'euro. Ils veulent absolument contrôler l'inflation et les déficits budgétaires pour rester dans les critères de Maastrich et ne veulent pas dépasser le dogme de l'indépendance de la Banque centrale. Aujourd'hui, ce sont donc les marchés financiers qui font donc la loi dans l'UE...
En effet, les Etats ne peuvent pas emprunter directement de l'argent à la banque centrale mais doivent se financer sur les marchés financiers où ils empruntent à des taux exorbitants. Généralement les Etats empruntent entre 3% et 7%. Aujourd'hui la Grèce emprunte à près de 20% ! Mais d'où les banques privées tirent-elle leur argent ? Elles se fournissent auprès de la banque centrale à un taux de 1% ! L'écart ? Ils se le mettent dans la poche... sur le dos des peuples !
Avec le Front de gauche, sortons enfin de la crise...
Leurs solutions ne vont faire qu'empirer les choses : avec leurs plans d'austérité, c'est la récession assurée. Et oui, qui dit baisse des salaires dit baisse de la consommation, qui dit baisse de la consommation, dit chute de l'activité des entreprises, donc licenciements en masse... Et la boucle est bouclée ! Il faut en sortir !
Au front de gauche, nous proposons :
- Permettre l'emprunt public auprès des banques centrales et créer un pôle public bancaire
- Taxer le capital à hauteur du travail
- Instaurer un salaire maximum (de l'ordre de 30 000 euros par mois, on reste sympas !)
- Revoir la fiscalité en profondeur
Contributions