I . Pouvoir d'achat et salaires.
Marine Le Pen est par principe contre l'augmentation du SMIC qu'elle assimile à « une mesurette ». Commencer par rappeler l'argumentaire sur le SMIC à 1700€ défendu par le Front de Gauche, et notamment l'idée qu'une revalorisation est absolument nécessaire, on ne peut vivre décemment avec 1070 € nets par mois. La hausse à 1700 € par mois revient à une pièce de 2 € par heure ; et touche essentiellement des emplois non dé-localisables qui participeront à la relance de l'activité économique.
Montrer que sa mesure de réduction de 200 € des cotisations salariales en dessous de 1,4 smic ne permet pas une augmentation des salaires. On a déjà vu dans la restauration une baisse des taxes (TVA) sans augmentation des salaires. Le manque à gagner pour la Sécu déjà mal financée sera alors repris sur les impôts et donc indirectement sur les salaires. Elle ne fait que répondre à une demande patronale sous couvert de social : elle est bien la chienne de garde du Capital.
Elle est opposée au blocage des loyers alors que le Front de Gauche propose un mécanisme qui permet la baisse des loyers, seule mesure qui mette fin à l'absurde spéculation immobilière dont tous finissent par pâtir.
Elle est opposée au salaire maximum. C'est pourtant une mesure qui fait de plus en plus consensus, et qui, en gardant une échelle de 1 à 20 (fourchette proposée par la Confédération européenne des syndicats. Ce mécanisme économique ramènerait de la mesure dans les entreprises, et permettrait une augmentation plus régulière des bas salaires.
II Contre la retraite à soixante ans
Des journalistes mal informés ou mal intentionnés nous ont fait croire que Marine Le Pen était pour la retraite à 60 ans. C'est faux ! Elle ne cesse de changer d'avis au gré de son public, mais il se dégage un rejet de la défense du système de retraite à 60 ans par répartition :
Elle est pour le passage à la retraite par capitalisation
Elle joue de l'ambigüité en promouvant une retraite à la carte, ce qui en raison du rapport de force actuel conduirait à abandonner l'âge légal de 60 ans.
Dans son programme économique, le FN abandonne toute référence à un âge légal.
III. Marine Le Pen candidate du libéralisme et des plus riches
Comme tous les austéritaires, elle se prononce pour une baisse du coût du travail, ce qui en fait signifie la baisse des salaires directs ou indirects ; la réduction des ressources de la sécurité sociale. Cette obsession vise en fait à détruire l'État providence et la solidarité républicaine.
Comme Sarkozy elle s'est prononcée pour la hausse de la TVA. Cette mesure touche directement les classes dites moyennes et populaires.
Elle veut supprimer l'Impôt sur la Fortune – que son père paye.
Elle ne cesse de remettre en cause l'action syndicale. Pendant le mouvement des retraites elle a surtout condamné « les émeutes » et les grèves. En dénonçant les « effets de seuils », ceux qui en fait ouvrent des droits aux salariés (délégués syndicaux dans les entreprises de plus de 11 salariés et CHSCT pour celles de plus de 50), elle veut freiner l'action syndicale. C'est une demande du MEDEF !
Favorable à ce qu'elle appelle le capitalisme populaire, elle propose en fait de participer au patrimoine de l'entreprise, mais sans droit de vote !
Son argument pour la sortie de l'Euro est absurde et cumule les désavantages : d'une part elle maintiendrait l'indépendance de la banque centrale française, ce qui ne change pas la donne ; et d'autre part, la mise en concurrence du franc par rapport aux autres monnaies entrainerait immédiatement la spéculation contre la monnaie nationale aux conséquences catastrophiques. Elle flatte la nostalgie symbolique liée au franc, sans se donner les moyens d'une politique économique autonome.
IV Marine Le Pen contre le droit des femmes !
Alors que la presse en fait une candidate moderne, dans les faits elle se prononce pour la suppression du financement des centres qui pratiquent l'IVG. Ainsi, si elle feint de ne pas l'interdire, cela revient à l'empêcher pour la plupart.
Elle défend « le salaire maternel » qui en fait revient sur le droit des femmes à un travail indépendant. Elle voue les femmes à un rôle de mère « essentiel à la structuration de notre société », revenant sur les acquis des luttes féministes.
Son discours contre la violence faite au femmes lui permet de développer un argument xénophobe : « la montée des violences faites aux femmes est concommitante avec l'arivée en masse d'une immigration extra-européenne. »
V. école : la grande régression !
La proposition de Marine Le Pen porterait l'apprentissage à 14 ans, comme Sarkozy. Elle ré-institue le travail des enfants, renonce à l'émancipation par l'école et dans les faits consiste en une ségrégation sociale car ce sont surtout les enfants des classes populaires qui seront orientés plus jeunes vers la voie professionnelle.
Le FN vote régulièrement des demandes de subvention de l'école privée au-delà de ce que la loi propose.
Elle s'est prononcée contre l'interdiction du port des signes religieux à l'école, parce qu'elle voulait que ses enfants puissent porter leur médaille de baptême.
Voir aussi les 20 fiches argumentaires de Médiapart en accès libre : http://www.mediapart.fr/node/178899
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